«En temps de crise, il faut savoir rester flexible, garder une attitude positive et se concentrer sur les solutions»
Marcel Salathé est professeur associé à l'EPFL et directeur du labo d'épidémiologie numérique. En novembre 2020, il a été nommé directeur du comité de pilotage du programme national de recherche suisse Covid-19 et devient ainsi le scientifique le plus cité dans les médias suisses.
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Quels enseignements tirez-vous de la gestion de crise du Covid?
Marcel Salathé: Nous avons surtout appris que certaines choses sont imprévisibles. Nous avons aussi réalisé que la Suisse ne peut pas forcément compter sur une aide extérieure dans les moments difficiles. La Suisse a démontré sa flexibilité et sa résilience au moment de la première vague, mais nous avons eu plus de peine à gérer la crise sur le long terme. Cette réalité a été difficile à accepter. En Suisse, nous avons plutôt l’impression d’être un pays bien organisé. Or nous étions mal préparés à cette crise.
Si vous aviez des conseils à donner à un manager RH qui sera forcément confronté un jour à une crise, que diriez-vous?
Ce qui compte avant tout dans un moment de crise, c’est de rester flexible, de garder une attitude positive et de se concentrer sur les solutions. Avec cet état d’esprit, vous passerez à travers toutes les crises.
Peut-on se préparer à l’imprévisible?
Non, pas à l’imprévisible. Mais d’une manière générale, avec un bon état d’esprit comme indiqué plus haut, vous pouvez vous préparer à l’imprévisible. Je pense aussi que la plupart des crises sont prévisibles. Il y a eu plusieurs signaux annonçant la crise du Covid mais personne n’y a cru. J’ajouterais qu’il faut être pessimiste à court terme et optimiste à long terme. Les crises viendront, donc soyez réalistes et préparez-vous au pire. Mais sur le long terme, tout ira bien, j’en suis convaincu.