L'essentiel en bref

Les cinq points à retenir du dossier «S'inspirer du vivant»

HR Today a choisi de consacrer le dossier de son édition 1/2021 à la thématique «S'inspirer du vivant». Voici les cinq points à retenir.

  1. Né au XVIIIème siècle avec les idées d’Adam Smith, notre système capitaliste est construit sur l’idée que la somme des intérêts individuels conduira à la richesse des nations. Au XIXème siècle, les thèses de Darwin sur la survie des espèces sont interprétées de manière à renforcer cette idée de compétition entre les espèces et de la loi du plus fort. Nous réalisons aujourd’hui que ce modèle est en train de mener l’humanité droit dans un mur. Plusieurs biologistes et anarchistes européens du XIXème siècle, dont Pierre Kropotkine et Elisée Reclus, ont montré que les espèces du vivant recourent autant à la coopération et à l’entraide pour survivre dans des environnements hostiles.
     
  2. Le peuple racine des Kogis de Colombie est une autre source d’inspiration de ces lois du vivant. Cette communauté vit en harmonie avec la nature depuis plus de 4000 ans, perchée sur les montagnes abruptes de la Sierre Nevada Santa Marta. Deux consultants français, Eric Julien et Marie-Thérèse Straus, ont synthétisé dans un livre les principes qui sont à la base de cette résilience du peuple Kogi. Ces principes sont l’altérité, l’interdépendance, le sens, la communication, les valeurs, le cadre, la créativité, le temps et la mémoire. Le but n’est pas que nous vivions comme les Kogis, mais plutôt d’apprendre de leur sagesse.
     
  3. Symbole de notre système capitaliste, l’entreprise est paradoxalement aussi un des derniers lieux communautaires de nos sociétés occidentales. Le liant social joué par l’Eglise et les partis politiques s’étant fortement érodé ces dernières décennies. Et comme nous passons près d’un tiers de nos vies dans les organisations, elles sont un laboratoire idéal pour expérimenter ces lois du vivant. L’idée ici est de créer des espaces sécurisés qui permettront plus de coopération et d’intelligence collective. Parmi les ingrédients de cette entraide, le silence et l’écoute sont sans doute les plus difficiles à mettre en œuvre.
     
  4. Un autre principe du vivant qui est fondamental pour permettre cette coopération est la notion du cadre. Poser ce cadre est la première responsabilité du manager. Il ou elle doit fixer les règles qui permettront l’émergence d’une pensée co-construite. En clair, il s’agit de créer un espace de dialogue où chacune et chacun se sentira libre d’exprimer son avis. L’altérité est un autre principe clé des lois du vivant. Sans l’autre, rien n’est possible. Et comme le dit Eric Julien: «C’est à partir du moment où nous ne pensons plus être au centre du monde que commence l’interdépendance.»
     
  5. Notre corps et notre intuition sont également des grandes sources d’apprentissage. Notre corps est un être vivant, régi lui aussi par ces lois du vivant. La difficulté est d’être à son écoute. Dans notre monde de la technologie, où nous sommes constamment alertés par des notifications, être en mesure de s’écouter exige une discipline et un travail sur soi. Ces moments d’être et de non-agir sont des sources de créativité immenses. Par ailleurs, nul ne pourra manager les autres s’il est incapable de se manager lui-même. «Connais-toi toi-même et tu connaitras le monde et l’univers», dit le sage.
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Texte: hrtoday.ch
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