Quelle valeur ajoutée une DRH peut-elle amener dans la mission d’un hôpital?

La question étant posée en termes pratiques, j’y répondrai par un exemple concret. L’environnement socio-sanitaire connaît des mutations majeures questionnant fondamentalement notre mode de fonctionnement et de gestion. Dans une explication simpliste, la révision de la LAMal (Loi sur l’assurance maladie) présente un nouveau système de facturation par cas et lourdeur pathologique des patients (SwissDRG). Ce dernier s’est intégré dans le paysage économique sanitaire suisse, fixant des règles faites de codes permettant de facturer l’ensemble des prestations hospitalières. Cette «évolution» a créé un besoin peu connu alors, en lien avec des compétences particulières, existant peu sur le marché du travail et qui a amené les hôpitaux à devoir s’adapter.

Ce nouveau métier porte le nom de spécialiste en codage médical. Ces professionnels déterminent les codes correspondant aux informations du dossier médical pour la tarification des prestations hospitalières. En clair, ils permettent à l’hôpital de facturer les prestations. Cette étape est essentielle, et la pénurie de professionnels a bien évidemment généré une situation critique à plus d’un titre. On peut citer des retards importants dans le codage amenant des difficultés de facturation, un manque de personnel qualifié sur le marché du travail ou encore des risques d’épuisement des professionnels en place. Sans parler des répercussions en terme de trésorerie ainsi que des conséquences sur le pilotage financier de l’institution.

Dans ce contexte, la DRH a développé une solution «codage médical» en créant des partenariats institutionnels et interinstitutionnels visant d’abord à régler l’urgence, tout en gardant l’objectif de mettre en place une solution pérenne. En résumé, cela comportait la mise en œuvre d’un cursus de formation théorique et pratique inédit, directement implanté dans les institutions partenaires permettant l’apport de forces vives sur le court terme. En complément, cela générait un développement de compétences au travers d’une formation sur deux ans. Par ailleurs, nous avons créé un partenariat avec l’OAI (Office de l’assurance-invalidité) visant à soutenir la réinsertion de professionnels de la santé, en particulier des infirmier(ère)s, offrant l’accès à un métier en plein devenir. Cela permettait de maintenir des compétences dans le même domaine et agir sur le Capital Humain de manière concrète.

En termes de résultats, cette solution «sur mesure» s’est parfaitement intégrée dans les enjeux stratégiques de l’entreprise. Elle a permis de résoudre une situation de crise en s’adaptant au contexte économico-politique tout en innovant avec des partenaires forts et dans un esprit de réseau. De plus, elle a garanti plus d’une dizaine de projets professionnels par des réinsertions réussies. Dans ce contexte, une DRH génère de la valeur ajoutée pour la réussite de l’entreprise au travers de résultats clés pour les professionnels, les institutions, l’environnement et les partenaires.