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Comprendre la mentalité "zapping"
Réseaux sociaux, web et téléphonie: les nouvelles habitudes de recrutement
La génération Y, aussi appelée «digital natives», a grandi avec les nouvelles technologies. Ils se retrouvent sur Facebook, s’envoient des dizaines de SMS par jour et ont développé des habitudes de communication inédites en termes de recherche d’emploi. Analyse de ces nouvelles pratiques avec Renato Profico, responsable du développement de jobs.ch en Suisse.
Internet, l'incontournable
«La génération Y est rompue à la recherche d'emploi via Internet. Les jeunes connaissent les principaux portails d'emploi et envoient leurs CV par e-mail, ce qui provoque souvent une avalanche de candidatures. Comment repérer les bons profils? Je pars du principe qu'un dossier de candidature, même envoyé par e-mail, doit être d'excellente qualité. Le texte qui accompagne le CV (lettre de motivation) sera bien rédigé, clair et précis. Le reste du dossier doit également être bien structuré. Les nouvelles technologies sont souvent associées à un manque de politesse ou un certain relâchement. Il y a certainement une part de vrai dans cette croyance. Mais un jeune qui cherche un emploi doit aussi savoir y mettre la forme. Une autre croyance bien répandue est que les premiers dossiers envoyés ne sont pas forcément les meilleurs. Je ne le crois pas. Un candidat très motivé qui sort de l'Université va faire le tour de tous les portails et répondra dans la journée aux nouvelles annonces. A l'inverse, le bon profil est peut-être aussi celui qui arrive après trois semaines seulement. Ce qui est décisif aujourd'hui, c'est la qualité du dossier et non pas la rapidité ou la lenteur avec laquelle le ou la candidat(e) répond à votre annonce».
Le boom des réseaux sociaux
«Les réseaux sociaux ont explosé ces cinq dernières années. Il y a des réseaux internationaux, régionaux, privés et professionnels. Les réseaux professionnels les plus connus sont Viadeo, LinkedIn, Plaxo, Ning et Xing, ce dernier étant surtout établi dans les pays germanophones. Les jeunes générations s'intéressent davantage aux réseaux privés. Les plus connus sont Facebook et Myspace. Ils y entretiennent leur réseau, échangent des photos et commentent l'actualité. Aujourd'hui, on réalise progressivement que ces réseaux privés ont un immense potentiel. Le portail d'emploi français cadremploi.fr vient par exemple d'intégrer Facebook. Cette pratique est encore débattue. Le risque est de brouiller la limite entre sphère privée et professionnelle. Un jeune ne va pas sur Facebook pour chercher un emploi. N'empêche qu'il y va et c'est donc devenu une vitrine très intéressante pour le secteur privé. La pratique doit encore faire ses preuves mais les entreprises vont commencer à s'intéresser à ces nouveaux lieux de réseautage. En ce qui concerne les réseaux professionnels, ils intéressent toujours plus les recruteurs. Avoir son profil sur LinkedIn ne dit pas forcément que vous êtes à la recherche d'un emploi. Mais vous y êtes visible.»
La révolution de la téléphonie
«Les nouvelles générations de téléphones portables offrent des possibilités incroyables en termes d'interactivité. Il est désormais possible de surfer sur Internet, d'envoyer des SMS ou des e-mails depuis n'importe où. La facilité d'utilisation évolue de façon impressionnante. En termes de recrutement, le téléphone portable sera un outil d'avenir. De plus, avec les problèmes de démographie que connaît la Suisse, les jeunes seront de plus en plus sollicités. Récemment, on a vu apparaître l'application «twitter». C'est un service d'alerte qui permet d'envoyer un e-mail ou un SMS à votre réseau. Et de le tenir au courant de votre activité quasi instantanément. Un exemple: «Bonjour! Je suis sur la Tour Eiffel et vous salue bien...» Aujourd'hui, des millions de jeunes utilisent twitter.com et on est en droit de se demander quelle est la vraie utilité de cette technologie... En termes de recrutement, cet outil pourrait révolutionner le secteur du travail temporaire. Pour des missions à durée déterminée, un employeur peut contacter son pool de collaborateurs externes en quelques secondes.»