Le développement durable

Un audit pour évaluer et valoriser la vraie durabilité de votre entreprise

Lancé en 2004 à Neuchâtel, un audit permet d’évaluer et de mettre en valeur la qualité des processus en termes de  développement durable. Simple à utiliser et relativement bon marché, il a séduit l’Ecole Hôtelière de Lausanne. «Le grand avantage de cet audit est de vous donner une vision globale des mesures existantes», assure la DRH Priscilla Calmes. 

 

Un label écologique destiné aux organisations est en train de faire parler de lui en Suisse romande. Lancé au tournant des années 2000 par l'association neuchâteloise Ecoparc, une organisation à but non lucratif qui cherche à promouvoir le développement durable dans les environnements construits et la gestion d'entreprise, le «Certificat Eco Entreprise» a déjà séduit plusieurs sociétés en Suisse romande. Dont EOS (Energie Ouest Suisse, aujourd'hui dans le groupe Alpiq), la holding Canonica (service traiteur et catering pour l'aéroport de Genève) et plusieurs services de l'administration cantonale vaudoise. L'Ecole hôtelière de Lausanne s'y intéresse aussi. Et est en train de terminer son premier audit. La DRH Priscilla Calmes et le consultant Daniel Amrein racontent le processus. 

Etablir un diagnostic général

La première étape consiste à mener un diagnostic des bonnes pratiques existantes. A l'aide d'une check-list accessible en ligne (l'outil OKpilot), une trentaine de responsables des différents secteurs de l'Ecole hôtelière effectuent un premier bilan. Le questionnaire est divisé en trois chapitres (maîtrise des activités, maîtrise des impacts et maîtrise de la gestion). Le premier volet s'intéresse aux projets en cours, aux moyens de transport, aux infrastructures, à la sécurité santé et au social. Au menu des impacts, on retrouve l'eau, l'air et les odeurs, l'énergie, les déchets et le bruit. Et enfin, la partie gestion s'intéresse au système de management, à l'organisation et à la communication. «Le grand avantage de cet audit est de vous donner une vision globale de toutes les mesures déjà mises en place. Dans une société comme la nôtre, avec plus de 340 collaborateurs, c'est difficile de connaître les forces de chacun. J'ai appris énormément durant ces trois derniers mois», note Priscilla Calmes. Ce premier bilan permet d'abord de relever les bons points. 1. Gestion des déchets: les quatre restaurants du site éliminent leurs détritus dans des exploitations agricoles de la région du Chalet-à-Gobet. 2. Energie: l'école recourt partiellement à l'énergie solaire et un des bâtiments a été construit selon les normes Minergie (économie d'énergie). 3. Mobilité: l'école dispose d'un parc de vélos électriques. 4. Ergonomie: tous les bureaux ont été relookés par un ergonome professionnel. 5. Santé/sécurité: le département RH s'investit beaucoup dans ce domaine. 

Déterminer quelques priorités

«Sur la base de ce premier tour de piste, il faut ensuite fixer des priorités», explique Daniel Amrein, qui s'est lancé dans le consulting «développement durable» après une carrière chez Switcher. Il assure que chacun est libre de se fixer ses objectifs: «Notre conception du développement durable n'est pas de comparer les bonnes et les mauvaises pratiques». A l'Ecole hôtelière de Lausanne, trois grandes priorités se dégagent à l'horizon. La première touche à la gouvernance. «L'audit nous a montré que nous faisions déjà beaucoup de choses. Mais le tout manque encore de cohérence. Pour combler cette lacune, nous avons décidé de désignér des responsables «développement durable» et d'inscrire ces pratiques dans un règlement», explique Priscilla Calmes. Deuxième chantier: donner une «couleur» développement durable aux différents cursus de l'école. «Il ne s'agit pas de proposer un nouveau cours sur l'écologie mais bien d'inscrire le développement durable de manière transversale dans nos programmes», note la DRH. Enfin trois: les quatre restaurants du site vont plancher sur des menus plus équilibrés, en achetant des produits localement, de saison ou issus du commerce équitable. 

Recommandations pour les RH

Le soutien de la direction générale est sans doute la première clé pour réussir un tel processus, estime Priscilla Calmes. Elle conseille également la transparence au moment du diagnostic. «Tout doit être mis sur la table. Le résultat de l'audit ne sera ni bon ni mauvais. Chaque entreprise avance à son rythme», poursuit-elle. La démarche a été très bien accueillie par le personnel de l'Ecole. Elle assure: «Nous avons fait salle comble lors de la séance de restitution. Le sujet est très porteur». Le prix de l'audit varie entre 7000 et 10 000 francs. Pour aller au bout du processus, il est possible de décrocher un certificat «Eco entreprise». Ce qui implique un audit indépendant. Daniel Amrein conclut: «L'idée est de mettre en place un système de monitoring, pour mesurer si les objectifs fixés ont été atteints. Ce document sert aussi comme point de départ pour fixer de nouveaux objectifs. L'idée étant bien sûr de travailler sur la durée.»

 

Les intervenants

Priscilla Calmes, 39 ans, est DRH de l'Ecole hôtelière de Lausanne depuis 2001.

Les intervenants

 

Daniel Amrein, 42 ans, est consultant indépendant en développement durable depuis 2008. Il a notamment travaillé chez Switcher. Contact: chamrein@bluewin.ch

 

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Marc Benninger est le rédacteur en chef de la version française de HR Today depuis 2006.

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