"On assiste à un vrai changement des habitudes de travail"

Comment se développent les SIRH en Suisse?

L'informatisation des processus RH se divise en deux grands axes. D'un côté, un axe transactionnel avec toutes les applications administratives: la gestion des données du personnel, la structure des organisations, la gestion du temps et de la paie. Dans ces domaines, l'informatique permet de gagner en efficacité, avec l'apparition d'interfaces web qui offrent aux employés un véritable self-service administratif. Cela signifie aussi un changement des responsabilités car une partie des données repose directement sur les employés et les managers. On va par exemple demander aux managers d'approuver toutes les absences via le portail RH. Ces interfaces web apportent plus de transparence et permettent un gain d'efficacité. Le deuxième axe est plus stratégique. Avec l'apparition de processus informatiques à forte valeur ajoutée. Comment développer ses employés, comment recruter, comment rétribuer... Ces outils doivent uniquement être considérés comme une aide à la décision qui permettent de capter, classifier, pondérer et gérer les données personnelles.

Quelles ont été les étapes de ce développement?

Jusqu'au milieu des années 2000, c'est avant tout l'aspect transactionnel qui a progressé en Suisse sur des plates-formes locales ou des prologiciels comme SAP. Ce développement s'est interrompu en 2001, au moment de l'éclatement de la bulle technologique. Depuis deux ans, les investissements pour les modules stratégiques ont repris. Il s'agit de répondre aux nouveaux besoins des collaborateurs en termes de paie, de work-life balance et de promotion de carrière. 

De quoi aura l'air le futur?

On assiste à un tri progressif entre le local et le global, entre ce qui peut être standardisé et ce qui doit rester spécifique à une région ou à une activité. L'administratif sera toujours plus standardisé, avec un vrai changement des habitudes de travail, qui devrait aboutir avec des Shared Services Centers délocalisés en Europe de l'Est. Dans le volet stratégique des SIRH, la capture et le traitement de l'information se globalise, alors que son utilisation restera différenciée selon les activités et la localisation. Le facteur humain y est prépondérant.