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Compte rendu du livre de Christophe Dejours: Ce qu’il y a de meilleur en nous, éd. Payot, 2021, 171 pages
Dans ce petit livre, le psychiatre, psychanalyste et psychologue français défend l’idée que le travail peut être une manière de s’épanouir et de contribuer à la culture et à la civilisation.
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Photo: Marc Benninger
- En passant du travail prescrit au travail effectif, l’être humain doit mobiliser ses ressources intérieures. Cette sublimation par le travail est une pulsion créatrice, une confrontation avec le réel. C’est une lutte, un corps à corps avec la matière. L'écrivain avec son texte. Le fonctionnaire avec les dédales de l'administration. Le commercial qui manoeuvre pour décrocher un rendez-vous.
- Mais cette sublimation par le travail est enrayée par la folie de la norme, poursuit Christophe Dejours. Les dispositifs de gestion néo-libéraux (l’évaluation individuelle des performances, la réduction des coûts, la gestion analytique) empêchent cette pulsion créatrice. La révolution numérique ne serait qu’une nouvelle étape dans ce rêve de la gouvernance par le nombre.
- Cette soumission aux normes de rendement (le New Public Management dans le secteur public) serait à l'origine de la souffrance au travail. Dans ces conditions, les individus sont forcés de faire de la sous-qualité, qui provoque une souffrance éthique. Les collectifs de travail sont détruits, ce qui empêche la discussion sur les règles communes nécessaires à la coopération.