Les femmes ont des prétentions salariales trop modestes

L'enquête a porté sur près de 14'000 étudiants helvétiques, soit 7% de la population estudiantine nationale, précise Universum Suisse dans un communiqué. Selon ses auteurs, les résultats permettent de donner plusieurs pistes afin d'expliquer les écarts qui continuent à exister entre les rémunérations des salariés et des salariées.

D'une part, l'étude montre que les femmes s'intéressent davantage que leurs homologues masculins à des branches d'activités où les revenus sont moindres, telles que la mode, le tourisme, les médias, les arts ou les ONG. Reste que même dans ces secteurs, les hommes touchent souvent plus que leurs collègues femmes. C'est là qu'intervient le second élément d'explication: les prétentions salariales des étudiantes sont plus modestes.

Ainsi, face à un futur patron, les jeunes femmes ont d'autres priorités que l'argent: cadre de travail respectueux, activité diversifiée, etc. Pour leur part, les étudiants mettent l'accent sur un environnement stimulant, des postes à responsabilité…et des salaires conséquents. Selon la recherche, c'est le secteur de l'ingénierie qui présente le plus grand fossé, les femmes y touchant presque 9000 francs par an de moins que leurs homologues masculins.

Directeur d'Universum Suisse, Yves Schneuwly résume: "En Suisse, les femmes ont des prétentions salariales trop basses lors des négociations, ce qui entraîne une réelle différence salariale par la suite. Cette différence pécuniaire est difficilement rattrapable avec le temps." Au contraire, "ces écarts financiers s'accentuent même avec les années".