Issu d’une longue lignée de professeurs
Après quelques années d’université, il obtient une licence en droit en 1973 et une licence en lettres (en français et en grec ancien) en 1974. Le droit l’emporte et après une formation à Genève et à Washington, il obtient son brevet d’avocat et se spécialise très vite en droit du travail.
En 1981, il réalise son doctorat sur l’obligation de paix dans les conventions col-lectives de travail. Il poursuit et obtient son brevet d’avocat en 1976. Il travaille pendant quelques années dans l’étude de Me Dominique Poncet qui le félicite d’avoir choisi cette branche car il sait qu’elle va se développer.
Cependant, le côté formation le titille. Issu d’une longue lignée de professeurs, il quitte donc le barreau et revient à l’enseignement. Gabriel Aubert a notamment donné des cours de procédure pénale genevoise aux avocats stagiaires. Dans les années 80, il a aussi été directeur adjoint du centre d’études juridiques européennes et a ensei-gné le droit européen à l’Institut universitaire d’études européennes à Genève.
Après quelques années comme chargé de cours à l’Université de Fribourg, il devient Professeur suppléant de droit du travail à l’Université de Lausanne de 1986 à 1988. Il trouve sa voie dans la carrière académique et poursuit sur sa lancée avec un poste de professeur ordinaire à l’Université de Genève à plein temps dès 1987 et à temps partiel depuis 1999.
Il a aussi enseigné comme professeur invité ou comme conférencier à Paris et à Lyon. Parmi ses nombreuses fonctions, il est président de la Chambre des relations collectives du travail qui traite les conflits qui interviennent dans le cadre professionnel. Il a aussi officié comme président suppléant de la Chambre d’appel de la juridiction des prud’hommes à Genève et comme juge suppléant au Tribunal fédéral à la fin des années nonante pendant cinq ans.
De plus, son activité à l’université lui permet de se pencher aussi sur d’autres mandats comme celui que lui propose le BIT (Bureau international du travail) en 1992. A cette époque, il accepte de travailler comme consultant auprès du ministère du travail de la République d’Albanie, après l’effondrement de la dictature. Il a ainsi rédigé le code du travail du pays en 1995, ainsi que les décrets d’application.
Un travail de près de 3 ans en parallèle de ses autres activités. «Le défi était difficile. Il fallait construire à partir de zéro. Le code que j’ai rédigé est encore en vigueur. J’ai dû me rendre de nombreuses fois dans ce pays que j’ai découvert avec intérêt», explique Gabriel Aubert.
Véritable atout, ses diverses expériences lui permettent d’être polyvalent. Le professeur peut en effet analyser les choses de plusieurs points de vue: celui du législateur, du juge, de l’avocat et du professeur.
Parmi ses loisirs, et lorsqu’il lui reste du temps libre, il se dit attaché à ses racines genevoises. Il se passionne pour les beaux immeubles et leur histoire. Il a été le président de Patrimoine Suisse (Genève). A coup de procédures, il a milité plusieurs années pour la protection des monuments et des sites de la ville, en contribuant à sauver l’Hôtel Métropole et certains ensembles du Vieux-Carouge.
Mais son rôle de professeur de droit du travail et de rhétorique le passionne et remplit tout son temps. «Mon travail constitue mon hobby principal. Si je tiens la forme, j’ai quelque 2000 années de lectures devant moi.» De quoi remplir plusieurs existences!
Gabriel Aubert en 20 secondes
Un plaisir? La lumière, tôt le matin.
Une corvée? Les examens.
Un livre? L’Evangile de Jean.
Un plat? Le plat du jour.
Une boisson? Un pamplemousse pressé.
Un objet fétiche? Mon iPhone.
Le meilleur conseil reçu? Eloigne-toi des cœurs secs.