Combiner formation continue et recherche: un pari gagnant

Notre philosophie de formation se place sur deux plans: il s’agit de revisiter les pratiques utilisées par les participants, qui sont tous des professionnels ayant quelques années de métier. Mais notre cursus prévoit dès le premier module un travail sur les méthodes de recherche.

Notre ambition est de fournir aux praticiens des capacités à analyser les problèmes qu’ils rencontrent non plus intuitivement, comme c’est souvent le cas, mais avec objectivité et distance. Ainsi, dès le début de leur formation, nos participants prennent des réflexes de chercheurs.

L’objectif n’est pas de transformer les participants en chercheurs chevronnés. Par contre, notre cursus les incite, par les différents travaux de modules, par le travail interdisciplinaire de groupe en fin de première année, et surtout par le mémoire de fin d’études, à regarder les phénomènes de management humain de leur entreprise avec un regard plus analytique, plus systématique et systémique.

Cette démarche trouve un écho favorable auprès des entreprises. Nous vivons une période passionnante du point de vue de la fonction RH, car tout indique que les prochaines années seront celles de la pénurie de main-d’œuvre dans des pans importants de notre économie. De ce point de vue, le management humain prendra sans doute un rôle plus stratégique et analytique, pour peu que les professionnels en aient les capacités. Notre objectif, c’est de leur fournir la capacité à analyser et argumenter sur la base de faits!

Mieux comprendre le business et prouver sa valeur ajoutée

Concernant la valeur ajoutée d’une telle dé- marche pour les organisations, comme le montre l’exemple de Yendi Swiss Retail SA (voir l’interview ci-contre), l’entreprise peut bénéficier directement d’une analyse faite par son collaborateur.

Pour peu que la question abordée soit bien choisie et bien étudiée, les résultats peuvent être très concrets et améliorer la productivité ou l’efficience, ce qui répond à deux critiques souvent formulées contre les RH: ils ne comprennent pas bien le business, et ne savent pas faire la preuve de leur valeur ajoutée!

Même si c’est déjà un objectif important, les travaux des étudiants ne sont pas unique- ment utiles aux organisations ou aux participants. Nous travaillons également avec les participants qui font les meilleurs travaux sur deux axes: tout d’abord, la pédagogie. Il n’y pas de meilleur moyen d’illustrer nos propos en cours que par des cas tirés de situations réelles.

Depuis trois ans, nos contenus ont été régulièrement enrichis par des études de cas élaborées par les participants et affinées par Erwan Bellard, chercheur confirmé et cheville ouvrière du MAS. Cette approche, faite en accord avec les étudiants et leurs organisations, amène une actualité et une dimension concrète aux contenus théoriques.

Enfin, la publication. Notre objectif est de commencer à publier les meilleurs travaux de mémoire de nos étudiants, car certains sont clairement d’un niveau comparable à des travaux universitaires. Et ils présentent une spécificité importante: celle d’un ancrage fort à la réalité du terrain, qui peut parfois faire défaut dans des travaux universitaires.