Intégration des jeunes

"Quand on est guidé, c’est beaucoup plus facile"

Un jeune doctorant en chimie raconte à HR Today ses premiers mois dans l’entreprise Givaudan, leader mondial du secteur parfums et arômes dont le siège est à Vernier (GE). S’il a apprécié d’avoir été intégré en douceur, il estime ne pas toujours être assez soutenu par le bureau des ressources humaines. Témoignage.

Freddy Fonquerne, 28 ans, docteur en chimie organique de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, a intégré la société Givaudan à Genève en septembre 2005. Il raconte à HR Today son entrée dans le monde professionnel. 

L’embarras du choix. «J’ai décroché ce poste de chimiste de production alors que j’étais encore aux études. J’ai eu de la chance car ce n'est pas le cas de tous mes collègues et amis qui ont mis plus longtemps a trouver. De plus j’avais plusieurs possibilités qui s\'offraient a moi. Pourquoi avoir choi-si Givaudan? Car c’est une entreprise reconnue mondialement. Cette stabilité et cette solidité ont été décicives quand j’ai dû faire mon choix. Quand on arrive sur le marché du travail, on pense à la pérénnité de l’emploi. Comme j’ai pu faire le tour de plusieurs entreprises, le poste que m’offrait Givaudan a également joué un rôle. Il s’agit d’un poste de manager. Gérer une équipe, le matériel et les budgets m’intéressait. La culture d’entreprise? Ce qui m’a le plus séduit, c’est la liberté d’expression qui existe ici. Et cela même si l’on exprime un avis différent. Avant d’être engagé, j’ai pu visiter les locaux à plusieurs reprises. L’ambiance sympathique et le cadre de travail ont également pesé dans la balance.» 

La peur de l’inconnu. «Comme j’avais déjà fait plusieurs stages en entreprise durant mes études, je n’ai pas appréhendé mon entrée sur le marché du travail. La peur est plutôt venue de l’inconnu lié à mon emploi du temps. C’est difficile de s’imaginer une nouvelle activité, un cadre de travail et la collaboration avec les équipes.

Un bon accompagnement. «Le poste que j’ai repris était occupé par quelqu’un qui changeait de poste dans l\'entreprise. J’ai donc passé les trois premiers mois à travailler en binôme avec lui. 

J’ai  beaucoup apprécié cette intégration dans la douceur. La direction de Givaudan s’est donné le temps de réussir mon intégration. Nous avons pu faire le tour de mes nouvelles fonctions, des équipes déjà en place, et des activités qui allaient être de ma responsabilité. Et petit à petit, mon prédécesseur s’est effacé. Au début, il y a plein de choses nouvelles à découvrir. Quand on est guidé c’est tout simplement plus facile. Je crois que c’est une pratique généralisée chez Givaudan. Evidemment, cela dépend aussi du type de poste qu’on reprend. L’autre bonne surprise a été l’accueil réservé par les autres collaborateurs. Ce sont souvent des gens qui ont fait les mêmes études que moi et j’ai eu beaucoup de plaisir à rencontrer les autres collaborateurs.» 

Ancienneté surprenante. «Ce qui m’a le plus surpris en arrivant ici a été de trouver plusieurs collaborateurs qui ont entre 25 et 40 ans d’entreprise dans les jambes. Je pensais que les modèles de carrières seraient plus variées. Je me plais énormément ici, mais rester 40 ans chez le même employeur ça me semble utopique aujourd’ hui. Cela dit, tout dépend des possibilités de d’évolution au sein de l’entreprise.» 

Conseils pour les RH. «Chez Givaudan, ce sont surtout les managers et les chefs d’équipes qui s’occupent des tâches RH. Depuis mon arrivée, je n’ai eu quasiment aucun contact avec le bureau des ressources humaines. Car c’est mon supérieur hiérarchique qui a géré tout le processus. Est-ce que j’ai des conseils à donner aux RH? C’est difficile à se prononcer car je connais mal leur métier. Mais j’aimerais leur dire qu’ils de-vraient s’appliquer à eux-mêmes les recettes qu’ils proposent aux autres. J’ai parfois l’impression que ce n’est pas le cas. Les RH nous conseillent par exemple de bien communiquer. Mais je ne suis pas sûr qu’ils communiquent bien eux-mêmes. Mais encore une fois, cela reste mon sentiment. Je ne peux pas affirmer que c’est un reproche généralisé dans l’entreprise. Par ailleurs, dans certaines situations, en tant que managers, j’aimerais pouvoir me sentir plus appuyé par les ressources humaines. Quand j’ai un problème d’absentéisme et que j’ai le sentiment d’avoir épuisé toutes mes possibilités, j’aimerais pou-  voir me tourner vers eux pour obtenir du soutien. Parfois, j’ai l’impression que les RH se cachent derrière les managers.»

 

L'interviewé

Freddy Fonquerne est chimiste de production chez Givaudan à Vernier (GE). Il dirige une équipe de 25 personnes qui préparent des ingrédients de parfurmerie pour la fabrication de parfums, savons, shampooings et lessives notamment.

 

commenter 0 commentaires HR Cosmos

Marc Benninger est le rédacteur en chef de la version française de HR Today depuis 2006.

Plus d'articles de Marc Benninger

Cela peut vous intéresser